Suite à la visite de la manufacture Bernardaud à Limoges, voici un petit résumé de la fabrication du blanc et des différents procédés utilisés pour obtenir une porcelaine fine et de qualité...
L’INTELLIGENCE DE LA MAIN...
Pour Bernardaud, un objet en porcelaine est la somme d’une multitude de compétences, de métiers où règne l’intelligence de la main. Depuis le modeleur jusqu’au coloriste, en passant par le finisseur ou la décalqueuse, chaque artisan dessine, modèle, émaille, assemble, décore, vérifie...avec ses mains.
Chaque artisan consacre près d’un quart de son temps à vérifier que chaque pièce est conforme aux critères de qualité définis par la maison Bernardaud. Une mission d’autant plus importante que la perfection de son geste dépend du geste précédent et conditionne le suivant.
LES TROIS ROCHES...
La pâte de porcelaine est composée de 50% de Kaolin, 25% de Quartz et de 25% de Feldspath. Ces matières sont délayées dans de l’eau, broyées, mélangées, tamisées puis filtrées, pour se présenter sous forme de galettes avant d’être transformées, selon les techniques de fabrication, en pâte plus ou moins liquide.
LES PÂTES...
- Liquide, appelée barbotine, elle est utilisée pour le COULAGE.
- Désaérée et malaxée sous forme de boudins de pâte semi-molle, elle est utilisée pour le CALIBRAGE.
- En poudre, obtenue par atomisation pour obtenir d’infimes granules, elle est ensuite compressée par pressage isostatique.
LES TROIS PROCÉDÉS...
LE COULAGE, pour les pièces creuses (cafetière, vase...) La pâte liquide est versée dans les moules en plâtre.
LE CALIBRAGE, pour la fabrication des pièces rondes et hautes (tasses, saladiers...) Une galette de pâte semi-molle est déposée dans un moule en plâtre, puis écrasé par un calibre métallique.
LE PRESSAGE ISOSTATIQUE, pour réaliser des pièces rondes et plates (assiettes...). La pâte sous forme de granules très fines est comprimée à une pression d’environ 350 barres.
LE SÉCHAGE:
Après le démoulage, on procède au séchage des pièces qui varie de 12h à 24h en fonction de leur taille.
LE GARNISSAGE:
Cela consiste à assembler les garnitures telles que les becs et les anses.
LA PREMIÈRE CUISSON:
Les pièces subissent une première cuisson à 950°C. Cette cuisson dite de dégourdi durcit les pièces, les déshydrate et les rend poreuses.
L’ÉMAILLAGE...
À la sortie du four, on dispose de pièces cassantes et poreuses. Cette porosité va permettre l’émaillage. Chaque pièce, pour avoir un aspect lisse et brillant, est trempée à la main dans un bain d’émail. Les objets non émaillés ont un aspect mat appelé « biscuit ». L’émail se compose des mêmes ingrédients que ceux de la pâte de porcelaine, mais dans des proportions différentes.
LA DEUXIÈME CUISSON...
Les pièces subissent une deuxième cuisson dite de grand feu, à 1400°C durant 24h. Le but est de vitrifier la pâte et l’émail de façon à développer la blancheur, la translucidité, la sonorité et la solidité de la porcelaine.
LA DÉCORATION:
Suivant le style de la collection, la pose du décor est plus ou moins complexe. Certaines pièces de valeur sont peintes à la main et les artisans font preuve d’une dextérité exceptionnelle.
LE SABLAGE:
Pour les pièces comportant de l’or, la dernière opération est celle du sablage. En effet, lorsqu’il est cuit, l’or a un aspect mat. Sablé, c'est-à-dire frotté avec un chiffon et du sable, il prend alors tout son éclat.
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